Une histoire fantastique mainte fois remaniée. Bonne lecture ! ^_^

Un désert immense et froid. Le vent souffle avec acharnement sur la terre désolée, où règnait autrefois le Royaume d'Eden, civilisation mythique aujourd'hui disparue. Ses rares survivants vivent en nomades, sur les restes de ce qui fut un pays au grand rayonnement. Et cette race allait vers son déclin, comme le soleil glissait vers le couchant à cette heure. Deux silhouettes errent sans fin dans le désert : un homme et une jeune enfant, recouverts de larges manteaux. Ils marchent sans arrêt, en dépit des rafales ensablées qui semblent vouloir les repousser. Des bandits surgissent, attaque les malheureux voyageurs, les détrousse, en ne le laissant que la peau sur les os. Humiliés, les deux repartent sans un mot, vers une destination inconnue de tous...
Cette légende, c'est celle de la déchéance du pays D'Eden. Elle est connue de tous dans Farana, mon monde aux grandes disparités, entre pauvreté et grande technologie. Ah ! J'oubliais de me présenter ! Je m'appelle Zaria, je suis une faranienne de dix-sept ans, fille adoptée d'un marchant de tapis précieux. Il parait qu'il m'a sauvé la vie quand je n'étais qu'une gamine haute comme trois pommes...enfin, je n'ai rien pour l'attester, je ne me souviens pas de mon enfance : elle ne devait pas avoir un grand intéret pour qu'elle ne me revienne pas. Bref...mon passé ne vous regarde pas. Mais peut-être ceci pourrait vous interresser. C'est l'histoire d'une rencontre entre un très ancien esprit et une jeune humaine très solitaire et réservée...Cette histoire, c'est celle de L'enfant D'Eden. Cette histoire...c'est celle d'une fille essayant de survivre pour sauvegarder ces origines. Cette histoire...est profondément lié à la mienne, à ma vie...et à mon destin.

Tout a commencé le jour où j'ai "emprunté" à une voisine un livre sur les esprits, les fantômes et autres créatures spirituelles. On racontait que certaines personnes avaient des esprits en eux, qui les accompagnaient durant toute leur vie et au delà même. J'avais plusieurs raisons pour m'y interresser, une d'entre elles était que je me sentais très seule... Alors que je revenais chez mon père adoptif avec mon butin, je surpris ce dernier avec une bouteille de vin au trois-quarts utilisée. Je me fâchais aussitôt contre lui :

- Tu ne devrais pas boire ces saletés...cela n'arrangera rien, déjà que tu n'as pas grand chose de bon en toi...

J'avais le don de dire les vérités qui fâchent. La bouteille explosa contre le mur à dix centimètres de ma tête. Puis il saisit fermement mes poignets et m'accula contre le mur. Saisie d'un mauvais pressentiment, je lui donna un violent coup de pied dans l'entrejambe, pour me dégager, puis courut m'enfermer dans ma chambre en hurlant :

- T'es qu'un bon à rien, de toute façon ! Je te déteste, j'ai honte d'être ta fille !!!

Je l'entendis tambouriner à la porte, mais ne m'en inquiètais pas : cette porte est à toute épreuve...mais le jour où elle cèdera, je serais vraiment dans le pétrin...Il me faisait encore peur par moment. C'est un père idiot et violent : il m'a déjà battue plusieurs fois. Je devais prétexter que j'allais faire un cours d'escrime pour couvrir les bleus devant les profs, les médecins ou les copines. Dans ces moment là, je me sentais vraiment impuissante, très seule...je me mis devant mon ordinateur, l'allumais, puis me connectais sur le tchat que j'aimais bien. Depuis quelques temps, j'avais fait la connaissance d'une fille de mon âge dont le pseudo était Luna_Vampire. Je lança une discussion, brancha mon micro, et la salua :

- Salut, ca va ?
-"Bien et toi ? Pas trop dur avec ta famille ?" me répondit-elle par écrit.
- C'est pas le paradis, mais ca va. Ecoute, tu fais quelque chose cet aprem ?
- "Rien de spécial. Pourquoi ?"
-Cela te dirai que l'on se voit ? Six mois que je te parles et nous ne nous sommes jamais vu...
-"Pas faux. Que dirai-tu de se retrouver à Ban'nille ? Dans quinze minutes ?"
- Ca marche ! J'y serais : à tout de suite !

J'allais enfin savoir qui était cette mystèrieuse Luna_vampire, qui me connaissait sous le pseudo de Dream02. Elle n'habite pas très loin de chez moi de surcroit ! J'attrapais mon sac, mes papiers, mes clefs et mon portable, puis fila par la fenêtre de ma chambre pour échapper à mon terrible père. Quand j'arriva au porche du magasin, elle n'était pas encore arrivée...bah, on va dire que c'est les cinq minutes de retard de politesse...tandis que je patientais, un oeil rivé sur les aiguilles de ma montre et l'autre surveillant les alentours, j'entendis un hurlement terrible provenant de la rue d'à côté, qui disait :

- Au secours ! Quelqu'un, aidez moi !!!

Je n'hésitais pas une seconde, et couru en direction de l'appel à l'aide : la rue était étroite, très sombre...après que mes yeux se furent habitués à la semi-obscurité, je distingua six garçons en train de battre un septième, qui était grièvement blessé : un jeune collègien contre six lycéen...c'était inégal ! Je cria aux agresseurs :

- Vous n'avez pas honte de faire ce que vous faites ?

Ils lachèrent leur victime, qui s'écroula à terre, et se tournèrent vers moi avec des regards mauvais :

- Tiens, voilà un joli minoi sur lequel on peut s'amuser...allez y les gars.

Deux de ces délinquants s'approchèrent de moi. Je voulais reculer, mais la terreur me paralysait. J'avais peur. Pourquoi avais-je réagi, et mis de cette façon en danger ? Ne pouvais-je pas rester à l'écart ? Je disais d'une voix tremblante de terreur :

- Ne vous approchez pas...barrez vous !

Mais l'un d'entre eux arriva dans mon dos, et m'immobilisais sous la menace d'un couteau suisse, tout en me murmurant :

- Si tu es sage, tu ne souffrira pas trop...
- Non, je ne veux pas...non, non....NOOOOON !

Un des gars allait me toucher là où je ne voulais pas, mais une puissante lumière le rejeta en arrière, comme s'il s'était pris une décharge électrique. Je fermais les yeux, pensant que mon compte était bon...puis, ne sentant rien, je les rouvris : des plumes noires et blanches dansaient autour de moi...d'où pouvaient-elles venir ? Puis je remarqua une silhouette qui s'interposait entre les agresseurs et moi : d'environ un mètre quatre-vingt dix, elle avait des ailes dans le dos, celle de gauche noire et celle de droite blanche. Une voix masculine d'une grande gravité sortit de l'immatérielle silhouette :

- Etre plusieurs contre un seul...surtout contre une fille...Impardonnable. Désolé, mais vous êtes tombés sur la mauvaise personne.

L'ange sortit deux épées, l'une blanche et dorée et l'autre noire et argentée, venues de nulle part. Les armes brillaient d'un éclat surnaturel. Ils se jetèrent sur lui, mais il les repoussa d'une onde de choc d'une étrange puissance. Puis, à une incroyable vitesse, dans un tourbillon de plumes, il les blessa tous, les poussant à fuir. Les lascars n'hésitèrent pas. L'un, avant de partir, tira tout le chargeur de son pistolet vers moi en me menaçant :

- Maudite sois-tu, gamine !

L'ange bondit devant moi, et stoppa les balles à l'aide d'un bouclier invisible. J'étais sous le choc : je devais être en train de rêver...ce n'était pas possible...ce n'était que fiction. Mais je sentis du sang couler dans mon cou : la coupure que le brigand m'avait infligé avant cette intervention surnaturelle. Donc c'était la réalité...l'ange fit disparaitre ses armes, et je me sentit défaillir. On me retint, j'entendais la sonnerie d'une ambulance...puis rien.